Can we communicate the incommunicable? Language is general, but the “depths of the soul” are unique, and only the experience lived in silence is authentic. Would it be possible to find a language that would appear to say something but that would communicate nothing but the incommunicable? The present volume analyses how, by developing the simulacrum of a language or “pure media”, Klossowski managed to move beyond the prevarications of Gide, so hesitant to speak or remain silent about his “Uranianism”, and the wrath of Bataille or Sade, equating destruction and purity, to finally arrive at the Nietzschean innocence that creates gods. Tenter de communiquer l’incommunicable, c’est se frotter à un paradoxe. Car si le langage est général, le « fond de l’âme » est singulier, et seule est authentique l’expérience vécue dans le silence. Vouloir la dire, c’est se livrer au code des signes quotidiens ; quant à la taire, comme disait Sartre, « ce n’est pas être muet, c’est refuser de parler, donc parler encore ». Si l’on ne sort pas du langage, ne pourrait-on en faire un usage différent, souverain, non assujetti aux normes de l’échange – trouver un langage qui ferait semblant de dire quelque chose mais qui ne communiquerait rien que de l’incommunicable ? Fondé sur de nombreux documents inédits, le présent ouvrage analyse comment, par l’élaboration d’un simulacre de langage ou « pur média », Klossowski parvient à dépasser les tergiversations de Gide, hésitant à dire ou à taire son uranisme, les fureurs de Bataille ou Sade, assimilant destruction et pureté, pour retrouver enfin l’innocence nietzschéenne créatrice de dieux
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