Qu'est ce que la métalepse narrative ? Quelles sont ses formes, ses modes et ses aspects ? Peut-on analyser un texte littéraire en se fondant sur ce procédé et en le considérant comme le noyau de toute oeuvre littéraire ? Le présent travail explore ce procédé appartenant à l'origine au champ de la rhétorique tout en le liant à divers champs d'analyse. Il s'appuie sur un corpus allant de Scarron à Diderot, qui constitue une véritable mine de métalepses. Le point de départ est Le Roman comique de Scarron (1651-1657), on poursuit avec Pharsamon ou Les Nouvelles Folies romanesques de Marivaux (1712), Le Sopha de Crébillon (1742), Vie et opinions de Tristram Shandy de Sterne (1760-1767) et Jacques le fataliste de Diderot (1771). Ces oeuvres ont pour point commun d'être des anti-romans souvent parodiques. En partant d'une perspective narratologique on a pu élargir la recherche à d'autres champs d'analyse. On a donc constaté que la procédure métaleptique est rattachée à la théorie de la réception ainsi qu'à celle de l'énonciation. Ces deux théories sont liées dans la mesure où le texte romanesque est considéré comme une communication entre l'auteur et le lecteur. Ainsi on a pu associer la métalepse à la théorie de la lecture, tout en constatant que, sous ses divers aspects, elle « carnavalise » le texte. Plusieurs passages métaleptiques baignent dans l'univers populaire et grotesque de la société de cette époque. L'emploi de la métalepse est donc un champ d'analyse très vaste et très varié qui participe à I'évolution du roman du XVIIIe siècle. Dans une époque où le genre vit une crise, les auteurs voient la nécessité de le déconstruire pour le redéfinir ensuite et le valoriser en lui donnant un autre statut. Les métalepses, souvent jubilatoires, donnent un plaisir esthétique tout en favorisant I'écriture d'une nouvelle forme de roman What is that the métalepse narrative ? What are its forms, its modes and its aspects ? Can we analyse a Iiterary text by basing on this process and consider it as the grounds of any literary work ? The present work investigates this process belonging to the rhetoric, while bindind it to diverse fields of analysis. It leans on a corpus going from Scarron to Diderot, which constitutes a real mine of métalepses. The point of depart is Scarron's Le Roman comique (1651-1657), we pursue with Marivaux's Pharsamon ou Les Nouvelles Folies romanesques (1712), Crébillon's Le Sopha (1742), Sterne's Life and Opinions of Tristam Shandy (1760-1767) and Diderot's Jacques le fataliste(1771). These works have for common to be anti-novels, often parodies. By leaving a narrative perspective, we have then been able to wide the research to other fields of analysis. We have noticed that the metaleptic procedure is connected with the reception's theory as well with that of enunciation. These two theories are linked as far as the romanesque text is considered as a communication between the author and the reader.So we were be able to associate métalepse with the theory of the reader, noticing that with its various forms, it "carnivalises" the text. Several metaleptic passages concern the popular and grotesque world of this the's society. The use of métalepse is then a very vast and varied field of analysis that contributes to the evolution of the XVIII century's novel. In a time when the genre lives a crisis, the authors saw the necessity of deconstructing it, to redefine it and value it by giving it another status. Métalepses, often jubilants, give an aesthetic pleasure while faciliting the writing of a new novel's form
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