Katia Mann précise dans ses souvenirs que Thomas Mann était « absolument allemand » et qu’il n’entretenait pas de relation forte avec la littérature française. Or, dans la préface des Betrachtungen eines Unpolitischen (1918), cette œuvre décriée, mais majeure, Thomas Mann voit lui-même « l’élément français » au cœur de ses débats. Cette étude tente de montrer quelle image Thomas Mann avait de la France et des auteurs français à l’époque de la Première Guerre mondiale. Les documents sur lesquels elle s’appuie ont l’avantage d’être peu connus et nous montrent qu’en s’opposant dans son œuvre de 1918 massivement à son frère ainé, Heinrich Mann, francophile et féru de littérature française, Thomas Mann a été fatalement, presque contre son gré, confronté à la littérature française de façon bien plus considérable qu’on ne l’attendrait «Ce livre, tout de sobre mais exigeante modestie, on le voit, s’impose désormais comme une référence obligatoire.»(J.M. Valentin, Etudes Germaniques 3/2017)«Die Studie bietet somit eine differenzierte Darstellung zu Thomas Manns Auseinandersetzung mit französischer Literatur um 1916. Indem sie die Bezüge zur französischen Literatur in den Betrachtungen eines Unpolitischen erstmals systematisch aufarbeitet, schließt sie eine Forschungslücke.»(Leslie Brückner, Frankreich Forum. Jahrbuch des Frankreichzentrums der Universität des Saarlandes 15 2015/16) Contenu: Thomas Mann et la littérature française – Molière et les « entreprises hasardeuses » – Blaise Pascal, un parent de Friedrich Nietzsche – La Rochefoucauld ou les bienfaits de l’espérance – Voltaire, le « bourgeois de l’avenir » - Jean-Jacques Rousseau, précurseur de la « littérature de la civilisation » - Gustave Flaubert, maître de l’esthétisme français – Emile Zola, l’écrivain activiste – Guy de Maupassant, le nouvelliste de la guerre – Charles Baudelaire, esthète et partisan de Wagner – Les Origines de la France contemporaine d’Hippolyte Taine – Anatole France, « l’idole et le grand roi » des « littérateurs de la civilisation » – La lecture de Paul Claudel – Maurice Barrès, wagnérien et esthète politisé – Charles-Louis Philippe, pourvoyeur de belles sentences – Romain Rolland, un noble « littérateur de la civilisation »
|