Toute langue écrite oscille entre norme, liberté et invention. Le françaisest une de celles qui, pour des raisons historiques précises, connaît,depuis plusieurs siècles, une importante tutelle de la norme, dût telou telle écrivain(e) s’en être régulièrement affranchi. L’existence et lareconnaissance croissantes des Francophonies culturelles et littérairesmodifient, à divers égards, cette donne historique. Elles transformentpeu à peu l’horizon comme le quotidien de cette langue. Une deslangues-monde, en un sens, en lieu et place de la langue universellechère à Rivarol.Cet ouvrage s’attache à examiner et analyser certains effets de cesmutations. Dans la langue bien évidemment, à partir de ce qu’on eûtjadis appelé ses « marges », comme dans la traduction. Dans ce quien découle pour des formes renouvelées d’enseignement, en dehorsdes seuls modèles français. Dans les bilinguismes et métissages quitraversent aujourd’hui, plus ouvertement que par le passé, textes etimaginaires.« Migrations », « Historicités » et « Résistances » organisent la matièrede ce livre. Celui-ci s’attache aussi bien à Assia Djebar, AbdelwahabMeddeb ou Saphia Azzedine qu’à Natacha Appenah et HervéGuibert, à Aimé Césaire et Dany Laferrière qu’à Véronique Bergenou Marc Quaghebeur. A l’écriture des Juifs d’Algérie ou des écrivainesamérindiennes du Québec, comme aux assisses du renouvellement dela langue chez les fondateurs belge, suisse ou antillais des littératuresfrancophones.
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