Extrait:Thomas s'assoit, épuisé. Il sent monter en lui une peine qui n'en finit plus d'élancer droit dans le coeur. Puis, il se met à pleurer, d'abord doucement et puis très fort ; cela vient de partout, de son ventre, de sa poitrine, de sa tête. Un gémissement sort de sa bouche et cela fait mal, cela fait tellement mal que son corps se crispe et se tord ; il se retrouve couché sur le côté, les bras autour de ses genoux remontés sur la poitrine. Pierre se penche, force les bras à s'ouvrir. Il murmure : « Allez, Thomas, viens, viens ici. » D'abord Thomas résiste et puis il se laisse faire, il laisse Pierre le prendre dans ses bras, le cajoler, le bercer. Pierre enfonce dans le coeur de Thomas un nouveau battement, pareil à une petite chaleur qui s'étendrait sur la solitude.Ils restent là, tous les deux, le bras de Pierre autour des épaules de Thomas. Ils contemplent la mer. Le vent est si mouillé qu'il ruisselle sur les peines. Thomas essuie son visage et regarde Pierre qui écrase une larme sur sa joue. Alors, c'est au tour de Thomas d'entourer ses épaules de son bras.
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