Il n'existait pas jusqu'alors de monographie sur Jean-François Bory, seulement des catalogues d'exposition, dont celui de la Villa Tamaris en 2007, ou des numéros de revues, même s'il a participé à la Biennale de Paris, à la Biennale de Venise et à la grande exposition au Stedelijk Museum sur la Poésie Concrète. Il est aussi présent dans le monumental Dictionnaire des Avant-Gardes de Richard Kostelanetz. Cette monographie de 600 pages recoupe les activités multiples de J.-F. Bory dans les domaines de la création littéraire, des typoèmes, des lectures performances, dont celle à la Kunsthalle de Berne en 1968, des objets-livres, des arts plastiques, de la photographie, du photomontage, du cinéma, de l'édition de revues d'avant-garde et de livres. Le livre contient aussi une série d'entretiens, des textes théoriques de J.-F. Bory, et sa correspondance avec Raoul Hausmann, autour du seul livre écrit sur lui de son vivant. De nombreux intervenants, dont Gérard-Georges Lemaire, Nathalie Quintane, Jérôme Duwa, Jean-Noël Orengo, Richard Kostelanetz, Gaëlle Théval, complètent le portrait. Dans sa préface, Jacques Donguy met en perspective la démarche de Bory avec les mouvements de l'époque dans les années 1960, Art and Language, Art conceptuel, à travers par exemple cette œuvre sur le signe de ponctuation sous-titrée « a semiotic story », réalisée en Angleterre. En ce sens, le compagnonnage avec l'artiste Jochen Gerz à travers Agentzia, au départ une agence d'art, est symptomatique. Mais la démarche la plus constante de J.-F. Bory aura été une réflexion autour de l'écriture aujourd'hui, la post-écriture, autour de la notion d'auteur, et surtout autour du « livre » comme médium, soit interroger la physicalité de l'ère gutenbergienne
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