A rebours du leitmotiv de la critique zolienne, attachée au motif emblématique de la fenêtre ouverte sur le monde, dont le romancier s'est parfois servi pour expliquer et appliquer son «naturalisme», ce livre dévoile les failles, les dysfonctionnements, les obstacles qui rendent interdite et impossible, dans Les Rougon-Macquart, une représentation transparente et exacte du «naturel» : Zola ou la fenêtre condamnée... La vue se révèle en crise, au point que voir ne serait plus ni savoir, ni pouvoir, mais plutôt réagir face à la menace d'un réel chaotique, opaque, brutal, dont l'oeuvre de fiction se fait le rempart. De cette exploration extensive, méthodique, serrée du cycle, surgit alors un Zola inattendu, inquiet et paradoxal, tour à tour aveugle, voyeur déçu, halluciné, schopenhauerien, ou encore précurseur de l'abstraction. Autant de visages se rejoignant dans une même hantise : comment atteindre un réel qui s'évanouit inévitablement dès lors qu'il entre en représentation?
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