Cette thèse met au jour, contre B. Snelle et par le biais d'une comparaison systématique entre l'Odyssée et Iliade, l'existence, dans l'Odyssée, d'une pensée de l'unité du corps humain. De fait, bien que disposant, pour dépeindre le corps, d'une langue tout à fait comparable, les deux poèmes ne font pas d'elle le même usage. Ainsi, le mot sôma, qui dès Homère, dénote le corps, dans l'Odyssée, se réfère peut-être au corps vivant. De plus, les silhouettes humaines qu'au long de chaque poème dessinent les substantifs anatomiques sont différentes, notamment pour ce qui est de la place, moins importante dans l'Odyssée, accordée aux membres, dont il apparaît de toute façon qu'ils ne sont jamais un moyen d'appréhender le corps. Dans ce poème, enfin, le corps humain est mieux distingué des corps animal et humain et ses spécificités mieux perçues. Par ailleurs, dans l'Odyssée, le corps impliqué dans diverses expériences est présenté comme ayant une unité : le corps blessé est réellement donné à voir, et non les blessures comme cela se produit dans l'Iliade, et la peinture de la mutilation et de la mort montre que l'unité du corps est celle du corps vivant ; est en outre ébauchée la pensée de la notion de sensation et la sensation tactile ainsi que celles de douleur physique et de faim paraissent être pour l'homme l'occasion de saisir l'unité de son corps ; le corps dont les postures sont mieux évoquées est doté d'un certain volume et, en lui, extériorité et intériorité sont considérées comme les deux parties d'un même tout. Enfin, le corps porteur de l'identité et néanmoins soumis au temps est, à travers la figure d'Ulysse, objet de questionnement et, avec lui, sa représentation Through a systematic comparison between the Odyssey and the Iliad, this thesis shows, pace B. Snell, that there is in the Odyssey a thinking about the unity of human body. Even through both the poems have the same kind of language to describe the body, they don't use it the same way. For example, the word sôma, that in homeric epics denotes the body, might refer to the living body in the Odyssey. moreover, in the two poems, the anatomic words draw different shapes of body ; particularly the limbs, which are any rate are never a way to represent the body, are less important in the Odyssey. Finally, in this poem, the human body is more specifically distinguished from the one of gods and animals. Furthermore, in the Odyssey, the body that is involved in different kinds of experiences is presented as a whole : it is the injured body that is described, and not the wounds like in the Iliad, and the painting of mutilation and death shows that the unity of the body is the one of the living body. The notion of sensation start to exist and the touching sensation, the physical pain and hunger seem to allow man to experience the unity of his body. The body is given a volume and its different postures are better described. The inside and the outside are considered as the two parts of the same thing. Finally, through the character of Ulysses, there is a reflection about how the body, even through altered with time, is a support of identity and how it can be depicted as such
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