L’ouvrage se propose de décrire diverses situations et diverses pratiques pour un genre encore largement inexploité : la traduction audiovisuelle. Pourtant, nous regardons des programmes télévisés, des films, des cassettes vidéo… pour notre distraction, pour notre information, pour notre travail, pour notre formation. Petits et grands écrans font partie de notre quotidien. Nous acceptons tous les développements technologiques qui affectent les multimédias mais nous connaissons mal les enjeux des transferts linguistiques dans l’audiovisuel. Comment s’organise le flux des images ? Quelles sont les directions de ces échanges ? Toutes les langues ontelles le même accès à un marché de plus en plus international ? Tous les pays ont-ils les mêmes ressources pour produire et diffuser les représentations audiovisuelles de leur réalité, de leur imaginaire ? Une vingtaine d’auteurs ont tenté de cerner certains problèmes et certains défis posés par la conversion linguistique quand il faut présenter un feuilleton, un long métrage, un documentaire, un dessin animé pour enfants, un opéra… à un nouveau public étranger. Dans une première partie, deux chapitres essaient de circonscrire le sens et le challenge des traductions audiovisuelles en général. Leur font suite quatre textes présentant des paysages audiovisuels contrastés : au Nigéria, à Taïwan, aux Pays-Bas et en Finlande. Le regard en arrière jeté sur les rapports entre Hollywood et la France dans les années 30 permet de saisir aussi que le choix du mode de traduction n’est jamais définitif, qu’il répond également à des critères non linguistiques. Dans une troisième partie, sont abordés le doublage ainsi que le sous-titrage au cinéma, à la télévision (avec en particulier l’expérience d’une langue minoritaire et les contraintes du travail destiné aux mal entendants). A ces deux formes s’ajoutent, moins connus mais de plus en plus fréquents, le commentaire et l’interprétation en direct. Le sur-titrage quant à lui connaît un certain essor dans les théâtres et les opéras. Tous ces modes sont traités dans leurs aspects techniques, avec leurs effets langagiers ; leurs implications sur la division des tâches dans les studios, sur les conditions de réalisation et les facilités de diffusion des produits audiovisuels ne sont pas ignorées. Avec la masse croissante des heures passées devant les écrans, deux questions se posent : tous ces programmes venus d’ailleurs ne pourraient-ils pas faciliter l’acquisition des langues ? N’aideraient-ils pas à développer la tolérance interculturelle ? Les images sous-titrées, doublées, interprétées, seraient alors un moment et un lieu inestimable d’apprentissage du pluralisme. Ce volume est la première tentative pour mesurer le rôle et la place des langues dans le foisonnement audiovisuel qui nous entoure, qui nous imprègne et qui jusqu’à ce jour est resté, pour nombre d’observateurs et de chercheurs, sans voix !...
|